Edito

J’ai deux aveux à faire :

D’abord, les éoliennes, moi je trouve ça beau. Elles me rappellent les moulins des meuniers d’autrefois et ceux en papier des enfants de toujours. Elles ont quelque chose des Grandes Roues de Vienne et de Londres, des triskels, de l’ « ile à hélices » de Jules Verne…

Ensuite, je crois que les énergies renouvelables permettront un jour à nos petits-enfants de se passer totalement des énergies fossiles et fissiles. Le soleil brille, le vent souffle, la mer fait des vagues, est traversée de courants, les fleuves, les torrents coulent… Toutes ces forces-là, nos descendants les auront empruntées à la nature, apprivoisées. Ils ne comprendront pas comment leurs ancêtres barbares ont pu considérer cette nature comme une matière inerte ou hostile et se donner le droit de la charcuter, de l’empoisonner, de l’empuantir…

C’est un rêve bien sûr et des experts diront que ce rêve ne se réalisera jamais. Peut-être. Mais ce rêve n’est pas moins vraisemblable que les prophéties de ces mêmes experts quand ils se laissent aller à en faire. L’avenir n’appartient à personne.

D’ailleurs, à propos d’experts, ceux de l’ADEME envisagent aujourd’hui, entre autres hypothèses, celle de la fin des énergies polluantes (carbonées et nucléaires) et leur remplacement par un « mix » d’énergies renouvelables, en 2050…

Mais tout ce qui précède ne m’empêche pas d’être absolument opposé, en l’état, au projet de parc éolien de la baie de St Brieuc  : la conduite des études d’impact du chantier laissée au maître d’œuvre Ailes Marines, le mécénat effréné pratiqué par ce consortium auprès des associations de sports nautiques ou de pêche, l’opacité et la désinformation qui entourent le projet, le choix de faire passer deux câbles à haute tension sous la plage de Caroual… tout cela est inacceptable !

Que faire pour l’instant ? Poursuivre notre rôle de « veilleur » en continuant à nous informer et notre rôle de « réveilleur » en informant les gens sur ce qui se prépare localement.

Il serait contre-productif que notre association locale, qui rassemble des Fréhélois(e)s défenseurs de la nature dont les opinions sont certainement diverses et variées, cherche à adopter une ligne politique générale sur les énergies. (Il y a suffisamment d’organisations nationales et internationales qui s’en chargent et que chacun peut éventuellement rejoindre.)

              C’est pourquoi je n’attends pas que Fréhel Environnement adopte mes positions sur les choix énergétiques, mais j’aimerais que notre association ne jette pas le bébé éolien avec les eaux troubles d’Ailes Marines !

Serge Fougères

Adhérent de base de FE