La nature souffre, nous devons témoigner !

Bonjour à tous, est-ce la fatigue due à un âge certain, ou bien un éclair de lucidité ? Considérant la nature autour de moi, je ressens le besoin de ce cri du cœur :

Nous devons témoigner !

Qui, après nous, pourra dire que « de son temps » il n’était pas possible de parcourir dix kilomètres en voiture sans avoir le pare-brise constellé d’insectes ?

Qui, après nous, pourra témoigner de la disparition d’oiseaux autrefois courants dans nos campagnes ?

Qui, après nous, pourra raconter la pêche aux écrevisses ou aux goujons dans les rivières ?

Même les vers de terre se raréfient !

Nous devons témoigner ou bientôt il sera trop tard et nos enfants se retrouveront dans le cauchemar imaginé par Harry Harrison dans son roman « Soleil vert » en 1966 (et repris au cinéma par Richard Fleisher avec Charlton Heston en 1973) où l’on voit, en 2022, deux hommes âgés se remémorer ce qu’était la vie sur terre « autrefois »…

Nous devons témoigner et c’est pourquoi un « billet d’humeur » de Michel Riou paru dans le magasine d’Eaux et Rivières de Bretagne il y a deux ans me parait toujours d’actualité, à la fois terrifiant et nécessaire.

Je vous le fais partager :

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Environnement presqu’ile du Cap Fréhel

Courrier à Monsieur le maire de Plévenon et ses adjoints le 22 Août 2022, malheureusement resté sans réponse, raison pour laquelle nous le publions aujourd’hui.

Fréhel, le 22 août 2022
Objet : Environnement presqu’île du Cap Fréhel

Madame, Messieurs,
L’association Fréhel Environnement conformément à ses statuts se préoccupe de la préservation du patrimoine naturel des deux communes composant la presqu’île du Cap Fréhel et est membre du comité consultatif du Grand Site.
Très attachés à la qualité de notre environnement, nous faisons une veille attentive , c’est à ce titre que nous vous informons de diverses situations qui vont altérer nos paysages.
Trois points ont retenu notre attention :
1. L’absence de protection des dunes des Grèves d’en Bas. Depuis deux étés, aucune protection. Cet espace intégré dans le périmètre Natura 2000 est fragile, le trait de côte recule (marées, tempêtes) ce qui nécessite chaque année le maintien et l’entretien des ganivelles, des pieux et fils de fers pour bien délimiter l’espace interdit à tout piétinement.
Actuellement les enfants y jouent, certains font des glissades avec des petites planches, et des groupes d’adultes y pique-niquent !
On voit des restes d’anciennes ganivelles (qui ont bien retenu le sable) et quelques pieux . La commune était dotée d’un enfonce-pieux qui avait tout son utilité. Nous suivons les conseils municipaux de la commune et avons été surpris par la décision de vendre cet enfonce-pieux
(cf votre journal communal n°52 sortie d’inventaire d’un enfonce pieux vendu 2500€ acheté 5072.24€). La protection de ces espaces dunaires (Plévenon-Pléhérel Plage-Sables d’Or) a fait l’objet d’un contrat Natura 2000.
Que comptez-vous faire pour remédier à ce problème ?
Le petit mot inscrit sur le poste de secours n’est pas vu. Ce poste est là en juillet et août, la dune est menacée toute l’année.

2. Stationnements et campements en espaces naturels.
Les aménagements de la RD 34 sont unanimement reconnus comme une grande réussite , hélas on constate que le problème s’est déplacé sur les accotements de la route communale entre le Cap et le Fort La Latte.
On assiste à un mur de camping-cars côté mer. Des camping-cars y passent la nuit, ainsi que dans les entrées de chemins situées entre cette route et la Ville Meunier.
Tous ces espaces sont dans le site classé et dans le site Natura 2000, donc comportent des habitats de grande richesse environnementale, menacés par ces campements qui hélas laissent divers déchets et surtout eaux usées.
De plus, cette année on y a vu trois départs de feux.
Il nous semble que ce problème de stationnement nocturne prend de l’ampleur (le stationnement du bourg n’étant plus gratuit).
Le campement est interdit dans les espaces classés comme celui-ci.
Comment comptez-vous faire appliquer la réglementation et remédier à la pollution ?



3. Voies vélos et stationnement des vélos.
Nous nous réjouissons de constater la très forte augmentation de cyclistes sur tout le territoire. La création de nouvelles voies vélos devient une priorité en particulier en particulier en bordure de la route communale entre le Cap et le Fort.
Le développement de ce moyen de déplacement nécessite d’agrandir les parcs de stationnement sur toute la commune et en particulier sur le parking des grèves d’en Bas .


Conscient des difficultés que présente la préservation de la qualité exceptionnelle de notre patrimoine, Madame et Messieurs les élus, je vous présente mes salutations respectueuses

Le Président,

JM Beaudlet



Copie à Madame la Présidente du Grand Site, Madame la Directrice du Syndicat Mixte,
DREAL Rennes (Inspection des Sites et des Paysages)



Pollutions

Le bruit détruit plus la santé que la pollution de l’air

Yves Sciama (Reporterre)

4 octobre 2021 à 09h27Mis à jour le 5 octobre 2021 à 14h20

Durée de lecture : 9 minutes

Le bruit détruit plus la santé que la pollution de l'air

Infarctus, stress, réduction des défenses immunitaires… Un rapport de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, démontre les impressionnants dégâts sanitaires causés par le bruit, notamment des voitures et deux-roues. Des dégâts totalement ignorés par les autorités.

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Parc éolien en Baie de Saint-Brieuc : les raisons de la colère

Dix ans après l’appel d’offre lancé par l’Etat pour la construction d’un parc éolien en Baie de Saint-Brieuc, les résistances locales au projet n’ont fait que grandir. Le début des travaux annoncé le 3 mai attise la révolte. Retour sur un projet d’État à marche forcée. 

Article publié le 02/05/2021 par france3-regions.francetvinfo.fr

62 éoliennes de 207 mètres de haut doivent être construites à 16 km des Cap d'Erquy et Cap Fréhel labellisés "Grand site de France" pour leur nature préservée
62 éoliennes de 207 mètres de haut doivent être construites à 16 km des Cap d’Erquy et Cap Fréhel labellisés « Grand site de France » pour leur nature préservée • © Catherine Bazille
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Carambolage agricole : la FNSEA impliquée ?

Carambolage : série de heurts, de chocs entre plusieurs véhicules… ou entre plusieurs évènements ?

  • Le 2 avril, les agriculteurs de la FNSEA Grand Bassin Parisien et de Jeunes agriculteurs bloquent les routes autour de Paris pour dénoncer les orientations de la future PAC (politique agricole commune) qui prévoit de favoriser la transition du plus grand nombre d’exploitations vers des pratiques agricoles plus vertueuses. Cette manifestation est un aveu : rien ne devrait changer dans le monde merveilleux de l’agro-industrie que défend le principal syndicat agricole français.
  • Retour des ulves en baie de Saint-Brieuc, comme le montre la photo ci-dessous prise par nos amis de « Halte aux marées vertes », plage de l’Hôtellerie à Hillion ce début avril. Depuis des années, HAMV se bat contre la cause bien connue de ces pollutions : le niveau de nitrates dans les rivières. Tout le monde connait le problème, jusqu’au sommet de l’Etat mais il ne se passe rien…
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  • Vendredi 2 avril : selon Ouest-France, « entre 50 et 100 m3 de lisier ont pollué la Penzé à Taulé, près de Morlaix, de nombreux saumons, truites, anguilles sont morts. La préfecture doit décider de fermer la zone conchylicole proche. La pollution viendrait d’un élevage de porcs ».
  • Morgan Large, journaliste en Centre Bretagne au sein de Radio Kreiz Breizh (ayant témoigné notamment dans le film « Bretagne une terre sacrifiée ») a été victime d’un sabotage de sa voiture qui aurait pu lui être fatal : elle a découvert que les boulons de la roue arrière de sa voiture avaient été enlevés.

Depuis que la journaliste enquête sur les subventions accordées à l’agro-industrie en Bretagne, elle et son média ont fait l’objet de pressions et d’actes d’intimidation à plusieurs reprises. Tout comme ses collègues qui tentent de travailler également sur les questions agricoles de la région.

Ce serait une erreur de croire que tous ces évènement récents n’ont aucuns liens entre eux, et le dernier cité, même s’il n’est probablement que l’acte d’un pauvre type, est le signe de tensions malsaines. Il serait temps que les services de l’Etat cessent de fermer les yeux sur les problèmes créés par les tenants d’une agriculture intensive. Le toujours plus grand n’a pas d’avenir, pourquoi prétendre vouloir nourrir la France quand on vise les marchés américains et chinois ? Le système agricole breton tel qu’il s’est développé ces dernières années ne peut perdurer, il est temps d’arrêter de polluer les sols et les rivières, il est temps d’assainir la nature mais aussi le milieu des affaires qui aujourd’hui dirige notre agriculture. Il est temps aussi de dire à la FNSEA qu’il faut cesser de souffler sur les braises en appelant « agri-bashing » ce qui n’est que le rejet d’un système qu’elle a mis en place et qui conduit notre agriculture dans le mur. Il est temps enfin, alors que l’état de nos rivières ne cesse de se dégrader, que les pollueurs deviennent les payeurs et que soient favorisés les tenants d’une agriculture saine et d’un développement rural équilibré.

Jean-Marie Beaudlet, Président de Fréhel Environnement

Éoliennes : du rêve aux réalités

Pour compléter la vidéo ci-dessus, nous vous invitons à prendre connaissance des arguments des personnalités à l’origine du projet de documentaire d’enquête sur les éoliennes.

Si vous souhaitez participer financièrement à la réalisation et à la diffusion du documentaire ; « Eoliennes : du rêve aux réalités », cliquez ici

Massacre industriel et environnemental en Armorique

Loïk Le Floch-Prigent décrypte les enjeux du projet d’implantation d’un parc d’éoliennes en mer et revient sur différents dossiers stratégiques d’industries en Armorique.

Pendant cette période où tout le monde a les yeux fixés sur le vaccin qui pourrait nous sortir de notre torpeur collective, des décisions se prennent, des drames se précisent dans l’indifférence générale, sauf celle des premiers intéressés.

Chaque région a ses problèmes, mais il arrive que les périodes de crise voient se cristalliser des sinistres sur certains territoires, comme le font les typhons dévastateurs, c’est ce qui arrive à l’Armorique dont le centre est le Département des Cotes d’Armor, avec comme chef-lieu Saint-Brieuc. L’écosystème industriel et environnemental va jusqu’à Morlaix et Saint-Malo, c’est donc d’une partie de l’Armor dont on va parler et aussi de l’Argoat, la mer et les bois.

Depuis maintenant 8 ans le projet de parc éolien le plus cher et le plus fou du monde est orchestré par des investisseurs espagnols aidés par des élus, des administrations, des articles de presse, dans un déni de réalité ahurissant voulant transformer les contradicteurs en gens du passé poursuivant leurs intérêts particuliers.

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Parc éolien en Baie de Saint-Brieuc

Quelques raisons de s’y opposer

  • UNE POLLUTION VISUELLE, DEGRADANT LE PAYSAGE ET IMPACTANT LE TOURISME

Le projet porte sur l’installation de 62 éoliennes (avec possibilité d’extension par la suite) de 200m de haut (6 fois la hauteur du Grand Léjon), installées pour les plus proches à 17 km de la côte (28km de Binic). Pendant les tests de forage cet été, le bateau qui  effectuait les travaux était visible depuis la côte.  Les éoliennes  seront donc visibles de toute la côte de la baie de Saint-Brieuc, en particulier la nuit car elles seront équipées de lumières clignotantes.

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Eolien en mer en Baie de Saint-Brieuc : des promesses aux réalités

Depuis des années la presse se fait l’écho complaisant du discours lénifiant de notre haute administration et des industriels de l’éolien (j’ai hésité à écrire « des prédateurs de l’éolien ») en nous promettant monts et merveilles au niveau de l’emploi dans notre beau pays (dormez tranquilles, bonnes gens ! nous nous occupons de tout, la protection de la planète et l’assurance de vos emplois….)

En écrivant ce billet d’humeur j’ai sous les yeux le très beau document publicitaire édité par Iberdrola à l’occasion du Débat Public en 2015. Tout le projet y est magnifiquement décrit, suivez le guide :

(texte en noir : Ailes Marines, en bleu : commentaires Fréhel Environnement / UPEEL) : Continuer la lecture

Suite réunion préfectorale sur l’éolien en baie de St-Brieuc

Lors de la réunion « de concertation et de suivi du projet éolien en mer en baie de Saint-Brieuc » organisée le 10 juillet dernier par Messieurs le Préfet des Côtes d’Armor et le Préfet Maritime de l’Atlantique, l’Union du Penthièvre et de l’Emeraude pour l’Environnement et le Littoral (UPEEL)* était intervenue (voir déclaration dans article précédent.

Elle vient d’envoyer ce courrier au Préfet des Côtes d’Armor :

A l’intention de Monsieur le Préfet des Côtes d’Armor

1, Place du Général de Gaulle, 22023 St Brieuc

 

Fréhel, le 28 Juillet 2020

Objet : Projet éolien en baie de Saint-Brieuc

Monsieur le Préfet,

Nous vous écrivons ce courrier à la suite de la réunion que vous avez organisée le 10 juillet 2020 à propos du projet de parc éolien dans la baie de Saint-Brieuc.

Ce point de situation était bienvenu, et nous vous en remercions pour la clarté avec laquelle il a été effectué.

Nous en avons retiré une impression qui avait été magistralement formulée par Auguste Dutoeuf (fondateur d’Alsthom en 1928) : « Il y a trois manières de se ruiner…. le jeu, les femmes et les ingénieurs. Les deux premières sont plus agréables, mais la troisième est plus sûre ».

Venons-en au fait. Nous avons compris, à travers vos propos, que vous considériez que les phases de discussion en venaient à leur fin, aux points juridiques près que sont notre recours en Conseil d’Etat, et celui des pêcheurs devant les instances européennes. Ces recours étant non suspensifs, nous avons compris qu’ils ne vous préoccupaient guère.

La justice tranchera et, pour notre part, nous nous y soumettrons comme chaque citoyen doit le faire. Toutefois, l’un des principaux problèmes qui avaient motivé notre recours en Conseil d’Etat n’en demeure pas moins. L’avertissement contractuel proposé par Ailes Marines en page 2 de son « porter à connaissance », et accepté sans broncher par le Préfet des Côtes d’Armor de l’époque, prévoit que la responsabilité de l’industriel n’est absolument pas engagée concernant aucune des spécifications techniques, qu’elles soient réglementaires ou de performances, associées à la mise en place de ses machines.

La question se pose de savoir si la volonté de l’Etat est de protéger les citoyens contre les abus des industriels, ou de protéger les industriels, même lorsque c’est aux dépens des citoyens.

Prenons un exemple. La loi fait obligation à toute machine de ne pas dépasser, la nuit, un excédent sonore (appelé émergence) supérieur à 3 dB. Cet excédent est défini clairement comme la différence des niveaux sonores entre la situation en présence et en l’absence de la machine en fonctionnement.

Ailes Marines, dans son dossier basé sur des calculs dont les éléments  n’ont pas été communiqués et que nous aimerions pouvoir consulter, nous indique que cette « émergence » ne devrait pas excéder la valeur de 2 dB.

L’avertissement du porter à connaissance évoqué ci-dessus, produit par Ailes Marines au Préfet des Côtes d’Armor le 28 novembre 2017, l’avertit que « l’auteur ne saurait consentir une quelconque garantie relative à l’exactitude ou au caractère exhaustif de ce document, ni à la méthodologie employée ou à la teneur de son contenu, ni au statut du présent document ». L’Etat devra ainsi prendre en charge et payer toute transformation permettant de respecter les impératifs réglementaires, à moins qu’il ne décide de forcer l’exploitant à brider la puissance de ses machines à tout moment.

Cette situation nous apparaît comme un fort encouragement à Ailes Marines de ne pas se préoccuper de tenir ses spécifications, puisqu’il gagnerait plus d’argent à ne pas les tenir.

Bref, cette acceptation implicite de l’Etat de prendre à sa charge les corrections liées à tout écart normatif ou fonctionnel ne nous semble pas conforme à l’idée que, nous en sommes convaincus, vous comme nous, nous faisons du rôle de l’Etat en matière de protection de ses citoyens, car elle libère l’industriel et le financier qui lui est associé de toutes leurs responsabilités techniques, financières et environnementales.

Votre position précise sur ce sujet préoccupant serait de nature à nous rassurer sur la volonté de l’Etat de faire scrupuleusement respecter les normes et règlements en vigueur.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, en l’assurance de notre parfaite considération.

Jean-Marie Beaudlet

Président de l’UPEEL

 

*L’UPEEL regroupe les associations environnementales de Lancieux, St Cast le Guildo, Fréhel, Plurien, Erquy et Pléneuf-Val-André.