Éolien – Réunion de « concertation » organisée par le Préfet

Compte rendu de Fréhel environnement

Fréhel Environnement, représentée par MM Rémi Loyer et André Lenski, a participé à la réunion de l’Instance de suivi du projet éolien en baie de St Brieuc, organisée par le Préfet des Côtes d’Armor le 20 novembre 2014. (Cf Compte-rendu officiel après celui-ci). 

Lors de cette séance qui ne peut être qualifiée de concertation, Fréhel Environnement a eu droit à deux interventions (en ayant lourdement insisté pour pouvoir reprendre la parole la deuxième fois).

Nous avons abordé principalement les points suivants :

Le projet est coûteux pour les entreprises (qui ne semblent pas trouver de rentabilité à la réalisation de ce projet et qui expliquerait la baisse du nombre de turbines à installer).

Le projet est coûteux pour la collectivité locale (qui doit investir à Brest et à St Quay pour les infrastructures portuaires) et nationale, la facture présentée par l’exploitant sera de 8 milliards d’euros au moins sur les 20 ans d’exploitation.

Le projet est trop peu créateurs d’emplois, les promoteurs « vendent » à Noirmoutier les mêmes emplois qui ont été promis à Saint Brieuc, le « grand ouest » disparaît des annonces des promoteurs au Tréport où seule la Normandie est citée : exit Brest ?

Le projet n’est techniquement pas au point

  • Retour au jacket (NDR, mais possible retour du gravitaire quand le projet sera plus engagé ?)
  • Turbines 5 MW abandonnées pour des 8 MW
  • Technip jette l’éponge sur l’éolien en mer et une recherche de solution est en cours (avec l’espagnol IBERDROLA)
  • De quelle compétence dispose Areva qui s’associe avec la société espagnole GAMESA ?

Que devient la filière française de l’éolien en mer :

  • Alstom est devenu américain avec General Electrics,
  • Areva, dans la tourmente financière, s’associe avec l’espagnol Gamesa

Que devient la filière export promise puisque des projets même engagés sont abandonnés par différents pays (récemment l’électricien allemand RWE a renoncé à construire un champ de 140 éoliennes en mer) ?

Vestas licencie, Siemens provisionne des pertes…

Un projet impactant gravement la biodiversité de la baie

  •  Un rapport du CNRS et de l’Ifremer attire l’attention sur les risques d’atteintes graves à la biodiversité en cas de travaux sur les fonds marins (exploitations diverses en mer)
  • L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) conclut son rapport en affirmant que l’hydrolien ou l’éolien flottant serait moins impactant (on peut conclure que l’éolien posé est lui fortement impactant)

Où en sommes-nous à ce jour ?

  • Retour (provisoire?) au jackets pour les fondations,
  • Turbines de 8 MW qui n’existent pas à ce jour et seraient disponibles en 2019. Un projet brouillon qui consiste à copier-coller la turbine de 5MW (on sait que la transposition ne sera pas directe) avec un risque de dérapage des coûts comme pour l’EPR passé d’une estimation à 2,5 milliards à une réalisation de presque 9 milliards.
  • Enquête publique reportée au premier semestre 2016 qui malgré une demande de CAPE ne sera pas organisée pendant la présence des estivants et des résidents secondaires!
  • Pas de communication des documents des études d’impact avant l’enquête publique, le dossier de 5000 pages n’est pas mis à disposition pour éviter les « querelles d’experts»
  • Il est probable que les services instructeurs de l’état pourront édulcorer, embellir les résultats comme bon leur semble.

Nous pouvons conclure

  • Il ne faut pas avoir de scrupule à nous opposer à ce projet
  • Il faut faire connaître par tous les moyens ce

NON SENS    ECOLOGIQUE et ECONOMIQUE

Les précurseurs étrangers sont dans l’impasse : IL NE FAUT PAS LES IMITER

 L’éolien industriel par son intermittence ne permet :

  • ni de réduire les émissions de C02 (au contraire)
  • ni d’envisager la sortie du nucléaire.

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Compte rendu de la Préfecture

Compte-rendu de la réunion de l’Instance de concertation de l’Éolien en mer, 20/11/2014, Préfecture de St Brieuc

Le 20 novembre 2014, sous la présidence de Pierre LAMBERT, préfet des Côtes d’Armor, de Claudy LEBRETON, président du Conseil général, et de Loïc LAISNE, représentant le préfet maritime, s’est tenue à SAINT-BRIEUC, la 5ème réunion de l’instance de concertation de l’éolien en mer, laquelle s’était réunie la dernière fois le 17 février 2014.

Cette instance de concertation, prévue dans le cahier des charges du 1er appel d’offres sur l’éolien en mer, a pour but d’informer et d’échanger sur l’avancement du projet éolien en baie de Saint Brieuc.

Emmanuel ROLLIN, du consortium Ailes marines, a ainsi confirmé les modifications apportées au projet, qui ont été soumises le 18 juillet dernier, pour approbation, au Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.

Le nombre d’éoliennes passera ainsi de 100 à 62. Elles auront une puissance de 8 MW par unité au lieu de 5 MW. La hauteur des futures éoliennes sera de 215 mètres au-dessus du niveau de la mer jusqu’au bout des pâles, au lieu de 175 mètres. Le représentant d’Ailes marines a également confirmé le choix des fondations « Jackets », ainsi que la distance du parc par rapport à la côte. Ainsi l’éolienne la plus proche sera à 16,3 km.

Pierre LAMBERT, préfet des Côtes d’Armor, a précisé qu’Ailes marines devrait disposer d’un délai de report d’un an, soit jusqu’au 23 octobre 2015 pour déposer ses demandes d’autorisation, ce dès lors que le Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie aura donné son accord sur les modifications souhaitées. À compter du dépôt du dossier, les services de l’État devront instruire le dossier dans un délai de 6 mois.

La seconde partie de la réunion a été consacrée au raccordement électrique. À la suite d’une réunion tenue le 13 décembre 2013, au cours de laquelle un fuseau de moindre impact concernant le tracé du câble avait été retenu, RTE Réseau de transport d’électricité, entreprise responsable de la pose du câble, a précisé le lieu d’atterrage à ERQUY. Le câble devrait être enfoui à une profondeur jamais inférieure à 2 mètres de profondeur sous la plage de Caroual, et plus précisément sous le chenal emprunté par le ruisseau de Langourian. Il passera ensuite sous le parking de la plage pour atteindre la RD 34 et être relié à la station électrique de La Doberie dans  la commune d’HENANSAL. Le câble sera entièrement souterrain.

La DREAL direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement a présenté la réglementation applicable en matière d’émissions de champs électromagnétiques. La valeur réglementaire d’émission maximale à ne pas dépasser est de 100 micro-teslas (le tesla étant l’unité de mesure d’émission des champs électromagnétiques). Il apparaît que les valeurs prises en compte dans le projet sont très en deçà des normes imposées (de 1 à 10 micro-teslas).

Enfin, un médecin de l’Agence Régionale de Santé est intervenu sur les risques sanitaires des émissions des champs électromagnétiques, en précisant que deux sortes d’exposition étaient à prendre en compte, celle qui est temporaire, par exemple pour un estivant sur la plage, celle qui est plus permanente. La réglementation applicable en la matière est celle d’une exposition maximale à 100 micro-teslas. Les effets sur la santé humaine sont constatés à des valeurs bien plus élevées, soit à plus de 5 000 micro-teslas. En l’espèce, il ne doit pas y avoir d’incidences néfastes ni pour les usagers de la plage, ni pour les riverains.

Les émissions des champs magnétiques seront en effet situées bien en-dessous des valeurs maximales puisqu’elles devraient être à :

  • 10 micro-teslas juste en-dessous du câble sur la plage,
  • et comprise entre 1 et 1,5 micro-tesla en façade des habitations et le long du parcours souterrain en raison de la distance qui sera observée entre le câble et les habitations.

Dans ces conditions, l’Agence Régionale de Santé a conclu que le tracé, tel qu’il était conçu, était tout à fait acceptable et ne présentait pas un caractère de dangerosité pour la santé humaine.

Pierre LAMBERT, préfet des Côtes d’Armor, a clôturé la réunion en indiquant que le projet se poursuivait et que de nouvelles réunions d’information et de concertation seraient mises en place au cours du premier semestre 2015.

La prochaine réunion de l’instance de concertation se tiendra avant juillet prochain.